LE CENTRE D’EXCELLENCE
Comment pouvons-nous garantir que nos efforts visant à améliorer l’éducation des filles en Afrique produisent des résultats cumulés durables ?
Il existe une relation d’interdépendance entre les facteurs liés à la qualité de l’apprentissage dans un environnement scolaire donné. Bien trop souvent, les interventions individuelles en la matière ne font que répondre partiellement aux besoins éducatifs de l’apprenant(e).
Par exemple, à défaut d’éliminer des pratiques telles que le harcèlement sexuel, l’intimidation et les attitudes négatives des enseignants envers les filles pour leur offrir un environnement intégrant la dimension genre dans les écoles, l’octroi de bourses d’études seul ne permet pas forcément aux filles de réussir leurs études et d’aller jusqu’au terme d’un cycle scolaire. Par ailleurs, l’expérience scolaire ne semble pas préparer les filles de manière suffisante pour affronter les obstacles auxquelles elles seront confrontées une fois livrées au monde extérieur.
FAWE a estimé que l’amélioration de la qualité de l’éducation des filles en Afrique exige une approche holistique répondant à l’ensemble des problèmes qui persistent à entraver la participation intégrale des filles à leur éducation dans la région.
Notre expérience a permis de démontrer que les filles étaient mieux équipées pour faire face aux défis qui se présentent à elles dans leur vie lorsque leurs enseignants sont formés pour répondre à leurs besoins, lorsque leurs manuels scolaires leur renvoient une image positive et équitable d’elles-mêmes, lorsque leur environnement scolaire est accueillant et favorable à leur apprentissage, et enfin lorsqu’il existe une communauté d’adultes pour les soutenir.
Par conséquent, FAWE a développé son modèle d’école intégrant la dimension genre ou Centre d’excellence (CE), afin d’améliorer le niveau de développement social et la progression scolaire des filles à travers une éducation de qualité dans un environnement éducatif favorable.
« Les Centre d’Excellence du FAWE garantissent aux filles et aux garçons un apprentissage tout au long de la vie et leur offrent la capacité de poursuivre de brillantes études, de parvenir à la réussite sociale, de devenir des individus responsables et des membres actifs de la société ».
Notre modèle de Centre d’Excellence s’adresse aux écoles publiques, situées dans des zones désavantagées, où l’on observe des disparités considérables entre les genres. Le programme a démarré en 1999, tout d’abord au Rwanda, au Kenya et en Tanzanie et en République démocratique du Congo depuis 2011. Les communautés, où les Centre d’Excellence sont établis dans ces pays, étaient marquées notamment par leur niveau de pauvreté élevé, une proportion élevée de filles non-inscrites dans un établissement scolaire au-delà du niveau de l’école primaire, un nombre réduit d’établissements d’enseignement secondaire, des taux de mariages précoces élevés parmi les filles en âge d’être scolarisées, ainsi qu’un soutien limité à l’égard de l’éducation des filles de la part de la communauté locale.
Le modèle de Centre d’Excellence utilise un certain nombre de stratégies visant à améliorer l’environnement éducatif. Ces stratégies mettent l’accent sur les circonstances qui sont propres à l’éducation des filles dans chaque pays ou région spécifique
Ces stratégies comprennent :
La formation à la gestion d’établissement scolaire intégrant la dimension genre pour les directeurs d’établissements scolaires, les conseils d’écoles, les associations de parents d’élèves et les délégués de classe. Celle-ci permet de garantir le respect de l’égalité des genres dans la gestion et les activités scolaires en répondant aux problèmes liés au programme scolaire commun ainsi qu’aux activités de développement personnel des étudiants, activités parallèles au programme scolaire La formation des enseignants dans le domaine de la pédagogie intégrant le genre. Plus d’informations…
L’implication de la communauté dans la gestion scolaire ainsi que des programmes de sensibilisation et de mobilisation efficaces permettant d’acquérir le soutien actif de la communauté afin d’améliorer les taux d’inscription, de présence en classe et de réussite scolaire chez les filles.
Un système de contrôle efficace permettant de suivre les résultats scolaires et le bien-être des élèves, ainsi que leur niveau de sensibilité au genre à travers tous les aspects de la scolarité.
Le programme de gestion du développement sexuel. Ce programme s’adresse à la fois aux filles et aux garçons afin de les aider à répondre aux problèmes liés à leur développement sexuel, à améliorer leur santé reproductive et à se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles, notamment du VIH/ sida.
La formation en autonomisation pour les filles et les garçons. Ces programmes permettent de développer la confiance en soi chez les filles, leur assurance, leur capacité à prendre des décisions, à résoudre des problèmes, à négocier et leurs capacités d’encadrement, afin de leur permettre de surmonter les contraintes liées au genre concernant leur éducation. Ces programmes permettent aux garçons de se détourner des attitudes et des pratiques oppressives en matière de genre, telles que l’intimidation ou les injures à caractère sexuel et de développer une confiance en soi conduisant à accepter l’égalité des genres de manière positive.
Les infrastructures scolaires intégrant la dimension genre. Celles-ci comprennent notamment des internats pour les filles qui mettent l’accent sur des conditions d’hygiène adéquates avec des toilettes séparées pour les filles et les garçons, elles insistent également sur la nutrition, les installations sportives et sanitaires, et elles comprennent des laboratoires de sciences avec des ordinateurs, des bibliothèques et des centres de documentation.
Les programmes d’orientation et d’aide psychologique. Ces programmes concernent divers aspects du développement scolaire et social, ils comprennent une offre de parrainage, de soutien psychologique par des pairs ainsi que des moyens permettant d’encourager les filles à effectuer les mêmes choix de carrière que les garçons.